Les demandes d’accès aux études d’infirmier explosent sur Parcoursup

En 2021, selon le ministère de l’Enseignement supérieur, les 365 IFSI (Instituts de formation en soins infirmiers) de France ont reçu via Parcoursup plus de 689 000 dossiers de candidatures, soit près de 1900 dossiers par IFSI. Or, ce chiffre constitue un record. Car en 2017, les IFSI recevaient seulement 180.000 dossiers de candidature. Ainsi, cette hausse très importante trouve sa source par l’arrivée des formations infirmières sur Parcoursup. En effet, jusqu’en 2019, les candidats à l’entrée en IFSI devaient passer les concours des IFSI pour pouvoir y accéder. Or, le concours infirmier a été supprimé pour être remplacé par la sélection Parcoursup. Ce qui a, en conséquence, provoqué plusieurs effets pervers.

Les abandons d’études en IFSI de plus en plus nombreux chaque année

C’est un des effets pervers de l’arrêt du concours pour le recrutement Parcoursup. Auparavant, la sélection par concours et son entretien individuel permettait de sélectionner bien plus efficacement les candidature que l’étude de dossier Parcoursup.

Incontestablement, la sélection sur dossier trouve sa limite quand le nombre de dossier devient trop important (ce qui est le cas actuellement, comme on l’a vu précédemment). C’est d’ailleurs pour cette raison que les concours de recrutement sont mis en place. Car une sélection sur des milliers de dossiers devient non pertinente. En effet, comment comparer et évaluer des milliers de dossiers aussi différents les uns que les autres ? A contrario le concours, lui, permet un classement automatique et judicieux de candidats.

Sans compter que l’orientation effectuée par la plateforme Parcoursup est très obscure. Elle devient même très souvent frustrante pour les candidats qui se retrouvent envoyés dans des IFSI choisis par défaut. Alors que le concours permettait de s’orienter directement vers l’IFSI souhaité pour peu qu’on le réussisse grâce à une préparatoire infirmier.

Ainsi, en octobre 2021 dernier le ministre de la Santé Olivier Véran, annonçait que sur les 3 dernières années, 1300 étudiants se retrouvaient en abandon d’études. Soit l’équivalent de 10% des étudiants infirmiers. C’est-à-dire l’équivalent d’une perte de 9000 à 10.000 jeunes. Dans certaines régions comme l’Île-de-France, ce taux d’abandon peut même atteindre 18. (Source FNESI).

La présidente du SNPI (Syndicat National des Professionnels Infirmiers) et directrice adjointe de l’IFSI de Colmar, Virginie Schlier confirme que le taux d’abandon a doublé et est passé à environ 20%. Ainsi, pour elle, le nouveau système de sélection, basé sur leur dossier et le projet de motivation sur seulement 20 lignes, sans entretien, ne permet plus de détecter un manque de maturité ou de motivation.

L’erreur de jugement par suite de l’arrêt du concours IFSI.

Un dernier paramètre, et non des moindres, impact ce taux d’échec en IFSI. En effet, l’arrêt du concours à injustement envoyé un faux signal aux jeunes d’un : « arrêt de la sélection ». Ainsi, beaucoup de candidat en IFSI ont cru qu’ils pouvaient faire l’impasse d’une prépa. Or, même avec Parcoursup la sélection continue. Elle est d’ailleurs même pire, étant donné l’augmentation exponentielle du nombre de candidatures. De surcroît, la prépa infirmier permet de poser les bases nécessaires, non seulement à la sélection, mais aussi aux études d’infirmier. Sans prépa, les chances d’abandon d’études augmentent drastiquement.

Il reste donc un gros effort à faire de la part des services d’orientations pour faire comprendre aux jeunes que se lancer dans l’orientation en études d’infirmier sans un niveau suffisant acquis en prépa IFSI compromet grandement, non seulement l’accès en IFSI par Parcoursup, mais aussi la réussite des études d’infirmier.

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