Depuis les diverses réformes qui ponctuent le mode de recrutement en études de santé, il est utile de se poser certaines questions sur ces changements. Analysons la situation actuelle sur ces modes de recrutement.

Les concours paramédicaux

Il y a quelque temps encore il était logique de faire une prépa pour les concours paramédicaux. En effet, ces concours concernaient les professions d’audioprothésiste, ergothérapeute, orthophoniste, orthoptiste, pédicure-podologue, psychomotricien, technicien de laboratoire Médical, infirmier ou même kinésithérapeute avant la réforme de 2015 supprimant le concours kiné.

Prépa santé

A l’origine, ces concours paramédicaux étaient ce que l’on appelait des concours type « bac 0 ». C’est-à-dire qu’il suffisait en théorie d’avoir le niveau du bac pour espérer les réussir directement à la sortie du bac. Mais de facto, le nombre de plus en plus élevé de candidats (entre 2000 et plus de 5000) pour parfois moins de 50 places ont augmenté la difficulté des concours paramédicaux. En effet, afin de pouvoir trier plus efficacement les candidats, les jurys ont durci les questions de concours. A tel point, qu’il est devenu nécessaire de faire une prépa à ces concours.

La différence entre concours et examen

A la différence d’un examen dont la note est absolue, celle d’un concours est relative. Ce qui signifie, en d’autres termes, que si vous avez 8 sur 20 à un examen vous ne passerez pas même si tous les autres candidats ont 7 sur 20. En fait, il faut avoir minimum 10 sur 20 pour passer.
A contrario pour le concours, la note est relative. En effet, si vous avez par exemple 4 sur 20 et que tout le monde à 3 sur 20, vous passez. Et à l’inverse toujours dans le cas du concours, si vous obtenez la note de 18 sur 20 et que d’autres ont 19 sur 20 vous ne passez pas.
On comprend donc que dans le cas d’un concours la note est « relative » à celle des autres alors que dans l’examen la note de réussite est « absolue » : 10 sur 20 quel que soit celles des autres.

Examen ou concours en PACES ?

Les deux ! Car concernant les examens de PACES, la situation est un peu plus retorse. En effet, dans le cas des études de première année de médecine (mais aussi dentaire, sage-femme, pharmacie, kinésithérapeute), un double couperet tombe. Il s’agit en fait, à la fois d’un concours et d’un examen. C’est-à-dire que si vous avez 11 sur 20, en théorie vous êtes sensé passé. Sauf que ce n’est pas si simple, car si trop de candidats ont plus que vous, vous ne passerez pas. En effet, le numérus clausus de médecine vous en empêchera. On retombe ainsi dans la logique du concours en plus de celle de l’examen. On assiste ainsi à un paradoxe : les fameux reçus-collés de médecine. Ce sont des étudiants qui ont la note « absolue » pour passer (plus de 10 sur 20) mais qui sont barrés par leur note « relative ». En fait, malheureusement trop de candidats ont une note au-dessus de la leur et leurs passent devant au classement.

Pire encore. Dans un concours paramédical classique évoqué précédemment, vous pouvez retenter autant de fois que vous voulez un concours. Mais pas dans le cas de la PACES. Vous êtes ainsi limité à une tentative (une année de PACES ou PACES ONE dans certaines facs. Et cette règle a de forte chance de se généraliser aux autres facs de médecine qui limitent encore actuellement à deux ans de PACES.

Le paradoxe des concours

En conséquence, nous assistons à un basculement de la logique. En effet, jusque-là il était « naturel » de faire une prépa pour les concours paramédicaux. On pourrait même parler d’un passage obligé. Or, à contrario, lorsque l’on sortait du BAC, on entrait tout naturellement en PACES sans faire de prépa paces avant. Cela tombait aussi sous le sens.
Pourtant à bien y regarder de plus près et quitte à choisir, c’est l’inverse qu’il faudrait faire.
Pourquoi ? Parce qu’en cas d’échec à un concours paramédical vous pouvez toujours « revenir en arrière » et faire une prépa. En effet, il n’y a aucune limite de tentative aux concours paramédicaux. Donc, l’échec n’est jamais définitif.
D’ailleurs rien n’empêche un élève en terminale de passer un ou des concours paramédicaux pendant son année de terminale. Ainsi, s’il l’obtient, bingo ! Il peut alors entrer directement en Institut de formation paramédicale.
Mais s’il le rate ?
Pas de souci, il entre en prépa et le retente l’année suivante en étant pour le coup bien préparé.
Mais en PACES c’est exactement l’inverse. En effet, y entrer sans préparation et sans le niveau suffisant est l’échec garanti, sans possibilité de revenir en arrière. « J’efface tout et je recommence », ça ne marche pas en concours PACES contrairement aux concours paramédicaux.

Le changement de logique pour les concours santé

C’est donc un changement de paradigme complet qu’il faut actuellement intégrer concernant les concours en santé.
Ainsi, depuis longtemps il parait naturel à tout un chacun de faire une prépa paramédicale. Mais nous voyons cependant beaucoup trop de bacheliers foncer bille en tête en PACES sans s’être préparés avant. Au final, ils n’ont plus que leurs yeux pour pleurer lorsqu’ils réalisent trop tard qu’ils vont être définitivement éliminés. Et ce, sans possibilité de revenir en arrière en faisant une prépa pour retenter leur chance. Ces bacheliers malheureux n’ont alors quasiment plus aucune chance d’intégrer la filière médecine à part la filière très hasardeuse de l’alter-paces.

En conclusion, cette prise de conscience semble encore bien lente à être intégrée. En effet, cette situation fait à l’heure actuelle encore beaucoup trop de victimes sur les bancs des facultés de médecine.

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