Il parait légitime de se poser la question sur cette pénurie de pédicure-podologue étant donnée la nouvelle situation actuelle à la rentrée 2017.
En effet, la réforme des études de kiné en 2015 supprime le concours d’entrée en IFMK (Institut de Formation en Masso-kinésithérapie). En conséquence, cela oblige les futurs étudiants kiné à passer par un L1 (à 80% médecine) pour être sélectionné en IFMK. Ceci a donc entrainé plusieurs conséquences.

Impact sur la PACES :

La première est l’accroissement prévisible des entrées en PACES (Première Année Commune d’Etudes de Santé : Médecine, Sage-Femme, Pharmacie, Dentiste, kinésithérapeute). Cet accroissement à ainsi provoqué un engorgement d’APB. De plus, cette augmentation a créé une surcharge encore plus importante des amphis en facultés de médecine. Cette excédant renforce en conséquence l’âpreté de la compétition et la concurrence entre étudiants, avec les impacts psychologiques délétères que cela entraine et qui ne feront que s’accroitre.

Impact sur les prépas PACES :

Ensuite, le deuxième impact porte sur les finances des étudiants. En effet, ces derniers ont pour la plupart été obligés de prendre des prépas PACES. Or celles-ci pratiquent des tarifs horaires au moins deux fois plus chers que les prépas concours kiné (presque 10000 euros pour une prépa annuelle PACES, contre 5000 pour une prépa concours kiné).

Impact sur les programmes du concours :

Pédicure podologueEnfin, la troisième conséquence est moins médiatique mais peut être plus impactant sur le quotidien des français. En effet, le concours d’entrée en Institut de Formation Pédicure-Podologue (IFPP) est basé sur une partie du programme de celui des kinés (avant qu’il ne soit arrêté).  En effet, il s’agissait de la matière biologie issue du programme de première et terminale S. Or, le concours kinésithérapeute est beaucoup plus difficile que le concours pédicure-podologue. Ainsi, une bonne partie des candidats kinés passaient « par sécurité » le concours podologue. De sorte que par principe de vase communiquant, ceux-ci aidaient à remplir les quotas des IFPP. Or le concours kiné disparu, cet afflux s’est totalement tari.

Conséquences sur les IFPP :

Le résultat est que les IFPP ne remplissent plus leur quota. Certains sont même en dessous des 50%. Ainsi, ils ont dû en urgence avant la rentrée de septembre 2017, organiser des concours supplémentaires afin de tenter (pour partie en vain) de remplir leur contingent au maximum.
Or il faut savoir que le quota national, ventilé par le ministère de la Santé pour chaque région, s’effectue en fonction des besoins de pédicures-podologues en France. Ce qui signifie que d’ici 3 ans à l’horizon 2020, le renouvellement des Pédicure Podologue ne se era plus. Nous allons, en conséquence, manquer de ces professionnels.
De surcroit, cette situation risque de provoquer de très grosses difficultés financières des IFPP. En effet  qui auront du mal à équilibrer leur budget avec des effectifs sous dotés sur la totalité des 3 années d’études.

Quand on commence à mesurer et à subir les impacts successifs négatifs de la réforme du concours kiné (sans compter l’impact sur les finances pour tous : étudiants et IFPP) on peut se poser la question de la pertinence du maintien actuel du mode de sélection en masso-kinésithérapie.

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